«Que tout ce qui est heureux se crucifie!», poesie di Danielle Sarréra

Traduzioni di Giovanni Di Benedetto

Traduzioni a cura di Giovanni Di Benedetto

Adieu, royaume sans roi et sans reine, terre où les plantes et les animaux ne sont que des grands courants d’air. Soyons brefs: dans dix mille ans (et qu’est-ce que dix mille ans?) nous serons perdus, noyés dans la plus gratuite solennité de l’histoire, aurions-nous été Virgile et Shakespeare. Tout se perd avec les langues.

Addio, regno senza re e senza regina, terra dove piante e animali non sono altro che grandi correnti d’aria. Per farla breve: tra diecimila anni (e cosa sono mai diecimila anni?) saremo persi, annegati nella più gratuita solennità della storia, anche se fossimo stati Virgilio e Shakespeare. Tutto si perde con le lingue.

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Vous avez tort, cent fois, mille fois tort de dépenser vos forces à des œuvres humaines. Vous n’êtes point des hommes mais d’étranges phénomènes nés un jour où l’on n’avait pas besoin de vous. Votre monstruosité irréfléchie n’a pas plus de valeur que l’herbe des chemins où personne ne passera plus désormais. Vous êtes béants comme je suis béante. Mais moi, je sais la route qui conduit à la fatuité suprême; je sais ouvrir la porte de l’esprit défait en son écorce de cuir mâché; je sais l’heure! Ainsi puis-je prévoir – et je ne me trompe pas en aucun cas! – que vous n’êtes en définitive que leurre de votre mémoire saoulée qui se souvient du néant, propre cuisine à Minuit sous la lune.

Avete torto, cento, mille volte avete torto a sprecare le vostre forze in opere umane. Non siete uomini, ma strani fenomeni nati in un giorno in cui non c’era bisogno di voi. La vostra mostruosità inconsulta non ha più valore dell’erba dei sentieri dove ormai nessuno passerà. Siete vuoti come lo sono io. Ma io conosco la strada che porta all’orgoglio supremo; so aprire la porta della mente disfatta nella sua corazza di cuoio lavorato; conosco l’ora! Così posso prevedere – e in nessun caso mi sbaglio! – che, alla fine, non siete che un inganno della vostra memoria ubriaca che ricorda il nulla, cucina propria di una Mezzanotte sotto la luna.

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Ma mère, mon père, ma grand-mère et mon grand-père, tous châtrés de l’esprit! Des gens abominables qui croient en Dieu lorsque le temps est au beau et qui s’injurient en famille lorsque l’enfant marqué s’éloigne a toute volée vers les villages sombres où sont blottis les égouts. Pour moi il n’est d’autre solution – si mon intelligence est bonne – que celle de broder le feu à la glace et la neige aux torches de cuivre. Tout réviser, tout entreprendre, tout embarquer. Tout étrangler, donc, avec ces mains d’une fragilité à ne pouvoir tenir la hache mais qui sont haches plus tranchantes que toutes les armes du monde. Mais, baste! Je vois mon meilleur visage à l’aigu des aiguilles, à la douleur du fouet qui se détend sur un sexe endormi et rêvant à l’ouverture des terres nouvelles. Ma mère, mon père, ma grand-mère et mon grand-père (mes frères eussent été des salamandres à baiser les fontaines) n’ont rien connu, rien visité. Je marche au bout du compte et mon grenier annonce la faille gigantesque de l’esprit, la fente où viennent réjouir les porcs.

Mia madre, mio padre, mia nonna e mio nonno, tutti castrati dello spirito! Gente abominevole che crede in Dio quando il tempo è bello e si insulta in famiglia quando il bambino segnato si allontana a tutta velocità verso i villaggi oscuri dove sono nascoste le fogne. Per me non c’è altra soluzione – se la mia intelligenza è valida – che quella di ricamare il fuoco sul ghiaccio e la neve sulle torce di rame. Bisogna rivedere tutto, affrontare tutto, accettare tutto. E poi, strangolare tutto, con queste mani così deboli da non poter tenere nemmeno un’ascia, ma che sono più taglienti di tutte le armi del mondo. Ma, basta così! Vedo il mio miglior volto attraverso la punta degli aghi, nel dolore della frusta che si distende su un sesso addormentato e sogna l’apertura di nuove terre. Mia madre, mio padre, mia nonna e mio nonno (i miei fratelli sarebbero stati come salamandre che baciavano le fontane) non hanno conosciuto nulla, non hanno visitato nulla. M’incammino fino al capolinea e la mia soffitta annuncia la gigantesca crepa della mente, la fessura dove i maiali vengono a gioire.

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Que tout ce qui est heureux se crucifie! Je n’aime que les êtres perdus à jamais, les fous atteints d’une folie suffisante pour envisager mille suicides ! Je me suiciderai dès qu’il sera l’heure. Vous verrez, gens heureux, que mon éclaboussure est éveillante!

Che tutto ciò che è felice sia crocifisso! Amo solo coloro che sono perduti per sempre, coloro che sono così folli da pensare di commettere mille suicidi! Mi ucciderò appena sarà il momento. Vedrete, gente felice, come i miei spasmi si desteranno!

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Les vices dont vous aimez parer vos oreilles, les péchés à fleur de peau et à chair abattue, les crimes qui n’ont de nom en aucun pays du monde, les meurtres de l’esprit qui sont les plus terribles, tout le marécage flambant de l’inceste, de la torture, de la dérision, de la violence, tout ce que l’on a pu défendre, et tout ce que l’on a pu faire en profondeur mauvaise, tout ce cloaque illustre des vautours qui jouent à l’innocence, tout cela n’est rien si je le compare à ce goût âprement conquis par mes lèvres dévorantes, à cette pourriture nacrée, qui me ronge les jambes et les bras, le ventre et la poitrine, le visage et les reins, car ce goût tumultueux cette pourriture enivrante sont puisés aux sources de l’enfer de l’homme et non aux sources de l’enfer de Dieu. Ils se nomment mort ainsi que morte je suis depuis toujours et que mort je deviens en éclatant de ce rire qui fait dire aux parents que leurs enfants sont des idiots, de misérables traîneurs de terreur et de saints innocents. Et l’on dit que l’Enfer est un feu ? Mais non! C’est la fraîcheur! les damnés en sont tout glacés.

I vizi con cui vi piace adornare le vostre orecchie, i peccati che affiorano sulla pelle e sprofondano nella carne, i crimini che non hanno nome in nessun paese del mondo, gli omicidi dell’anima che sono i più terribili, tutto il pantano fumante d’incesto, di tortura, di derisione, di violenza, tutto ciò che siamo stati capaci di difendere e tutto ciò che siamo stati capaci di fare nelle profondità del male, tutto questo illustre pozzo nero di avvoltoi che giocano all’innocenza, tutto questo non vale nulla se lo confronto a questo gusto amaramente conquistato dalle mie labbra divoratrici, a questa putrefazione perlacea che mi rode le gambe e le braccia, lo stomaco e il petto, il viso e i lombi, perché questo gusto tumultuoso, questa putrefazione inebriante, provengono dalle sorgenti dell’inferno dell’uomo e non dalle sorgenti dell’inferno di Dio. Si dicono morti, come io sono sempre stato morta e lo sono diventata scoppiando in una risata che fa dire ai genitori che i loro figli sono idioti, misere creature di terrore e santi innocenti. E dicono che l’inferno è un fuoco? No, non lo è! I dannati sono congelati.

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Lorsque je considère mon sexe rougi par le vent et la marche dans une glace aux contours de pierreries, il me plairait de pouvoir m’offrir au premier venu au nom d’un grand amour. Mais l’amour du Chevalier du Trépan est à lui seul un mont de satisfactions illimitées. Il me fait ouvrir les jambes ainsi qu’il le désire en ses extases me dit: – Tu es la fille de joie que j’ai choisie pour me rafraîchir et me brûler au calvaire, Je t’en supplie, créature de mon père, ouvre les jambes et lèche ton sexe. Je lèche mon sexe dans une position de gens de cirque et cela vaut bien la chandelle! Car (autant ne plus le cacher) je ne suis jamais heureuse dans un acte d’amour; je fais semblant de l’être pour que l’autre le soit. Et lorsqu’il l’est, je le maudis de se servir ainsi de mes cuisses et de mes bras pour se croire ineffable. Je le vois se tordre de plaisir sur les draps de la chambre fermée. Je le vois se prendre lui-même aux aisselles et crier qu’on le pourfend. Je le vois gratter le sol comme un chien lorsqu’il enterre sa vomissure. Mais, trop grande, un tel spectacle ne me comble même pas, J’appelle au secours ma lucide ô la prévoyante! et je la baise entre les yeux, à cet endroit où son imagination fléchit, devient molle et comme écœurante.

Quando considero il mio sesso arrossato dal vento e dalla marcia in uno specchio dai contorni di pietre preziose, mi piacerebbe potermi offrire al primo venuto nel nome di un grande amore. Ma l’amore del Cristo è di per sé una montagna di soddisfazioni illimitate. Mi fa aprire le gambe come gli pare nelle sue estasi e mi dice: – Sei la meretrice che ho scelto per rinfrescarmi e bruciare al calvario. Ti prego, creatura di mio padre, apri le gambe e lecca il tuo sesso. Lecco il mio sesso in una posizione da circo e ne vale la pena! Perché (tanto vale smetterla di nasconderlo) non sono mai felice nell’atto d’amore; faccio finta di esserlo perché l’altro lo sia. E quando lo è, lo maledico per usare così le mie cosce e le mie braccia per credersi ineffabile. Lo vedo contorcersi di piacere sui lenzuoli della stanza chiusa. Lo vedo afferrarsi alle ascelle e gridare che lo si trafigga. Lo vedo grattare il suolo come un cane quando seppellisce il suo vomito. Ma, troppo grande, uno spettacolo del genere non mi appaga nemmeno. Chiedo aiuto alla mia lucida, o provvida! e la bacio tra gli occhi, nel punto in cui la sua immaginazione cede, diventa molle, come nauseata.

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Assez! Je refuse de prendre pieds sur terre! Range ton cœur dans l’abîme de ma poussière. Je te pardonnerai si tu l’oses. Ma petite Danielle laisse-moi te caresser les jambes; laisse-moi remonter jusqu’à tes cuisses douces comme un velours. Laisse-moi jouer avec ton sexe: Mais te voilà froide comme statue, ô fille du vide, grande sœur prodigieuse où mes caresses apprennent mort et font racines. Pauvres, chère, très chère petite Danielle, je te demande seulement un crime qui ne tue que le monstre en toi deviné. Ci-gît l’enfant que l’enfant ne voulut.

Ne ho abbastanza! Mi rifiuto di mettere piede sulla terra! Riponi il tuo cuore nell’abisso della mia polvere. Ti perdonerò se ne avrai coraggio. Mia piccola Danielle, lasciami accarezzare le tue gambe; permettimi di risalire fino alle tue cosce morbide come il velluto. Lasciami giocare con il tuo sesso: ma eccoti fredda come una statua, o figlia del vuoto, prodigiosa sorella maggiore dove le mie carezze imparano la morte e si radicano. Povera, cara, dolcissima piccola Danielle, ti chiedo solo un crimine che non uccida in te che il mostro che ho presagito. Qui giace la bambina che la bambina non ha voluto.

 

Danielle Sarréra, è stata una poetessa poetessa francese, nata nel 1932 e suicidatasi nel 1949 all’età di diciassette anni gettandosi sui binari della Gare de Lyon a Parigi. L’opera di Danielle Sarréra è composta soltanto da tre lunghi testi poetici (L’Ostiaque, L’Anthrope e Le Chevalier du Trépan) e un diario pubblicati nel 1976 su un supplemento della rivista “Le nouveau commerce”. In precedenza, alcuni estratti erano stati pubblicati nel 1971 nell’antologia Poètes singuliers, du surréalisme et autres lieux (Union Générale d’Éditions, coll. 10-18, Parigi). La sua poesia, impregnata delle influenze del surrealismo, di Lautréamont e, soprattutto, di Rimbaud, è diventata in Francia un simbolo della rivolta femminista. Il critico Robert Sabatier ha inserito le opere di Danielle Sarréra tra i testi poetici più importanti del XX secolo (cfr. Dictionnaire littéraire des femmes françaises, Karthala, Parigi, 1996). Alcuni estratti delle sue poesie sono presenti nel film Die dritte Generation (La terza generazione) di Rainer Werner Fassbrinder del 1979. In italiano l’insieme dei suoi testi è stato tradotto nel 1983 da Sandro Toni per l’editore Il cavaliere azzurro, con un’introduzione di Pierre Borel.

Giovanni di Benedetto (Napoli, 1987) vive a Parigi. Laureatosi in letteratura francese all’Università degli studi di Napoli “Federico II” con una tesi sul romanzo surrealista, nel 2013 si trasferisce a Parigi ed entra a far parte del Centre de recherches sur le surréalisme dell’Università Paris 3 “Sorbonne Nouvelle” diretto dal professor Henri Béhar. Attualmente insegna l’italiano in un liceo della periferia parigina e sta portando a termine l’edizione critica degli inediti di Arturo Benedetti. Suoi articoli sono apparsi su Lankelot, Nazione Indiana, Sud – Rivista europea. Ha partecipato al numero collettivo su Roberto Bolaño dell’Atelier du Roman. Nel 2016 ha vinto il prestigioso Prix de la nouvelle organizzato dalla Sorbona, primo scrittore non francofono ad aggiudicarsi la riconoscenza.